samedi 6 février 2016

Boreh et les multiples avatars de sa fortune.

Je suis devenu une proie de remords cuisants qui ne cessent de m’harceler et me dévorer. Le destin m’a marqué une croix d’ignominie et me rend malheureux. L’argent est la source de tous les maux, il a beaucoup perverti mon caractère. J’étais de nature orgueilleux, un malicieux personnage invisible, maintenant, je deviens inutile, au pire, un élément nuisible à la nation. L’argent était mon seul maitre, il m’accompagnait, me forme, me renseignait. Je pensais que j’allais vivre joyeusement comptant beaucoup sur mes moyens financiers. Le besoin de le retenir et de le thésauriser me tenaillait. J’étais accroc à la réussite financière, j’avais tant d’amour pour l’argent que j’ai cru sottement qu’il était impossible de vivre sans lui, un compagnon indéfectible qui a les facultés de résoudre tous les problèmes, un code de reconnaissance entre les hommes. Je me suis plié longtemps sous ses ordres, obéissant ses frasques lugubres. Son rouleau compresseur a broyé tant des citoyens malheureux sous mon œil foudroyant. J’ignorais que l’argent était une source d’inquiétude et d’angoisse, un facteur qui divise et crée des conflits. Voilà enfin, avec ses effets pervers et néfastes, il m’empoissonne la vie. Non seulement il est devenu mon talon d’Achille mais aussi il m’assaille, me crève le cœur, m’écrase et mon bouclier antimissile ne fonctionne pas absolument. Maintenant, je suis sans amis et sans avenir, sans patrie, seul dans un bateau en détresse dans le milieu dans un océan houleux. Je suis souffre comme un damné, mutilé et impotent ! Adieu ma vie galetteuse, mon immeuble rupin, ma fortune de satrape, mon autorité et l’exercice despotique, ma vie de rentier cossu et paisible. Adieu veau, vache, cochon, couvée, adieu ma gloire. Je me croyais être plus royaliste que le roi, mais mon passé obscur m’a finalement rattrapé.


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