mardi 22 mars 2016

Partie 3 : Les premières pas en Politique de la confrérie.
Fin de la décennie 2000, le contexte social-économique était défavorable au gouvernement à cause de la grogne social consécutive à la flambée des prix que les économistes appelaient une « inflation importée ». En éludant de juguler la marginalisation d’une tranche de la société, celui-ci se trouvait devant à une crise sociale susceptible d’attirer tous les attentistes politiques afin d’en profiter pour allumer leur flamme révolutionnaire dans le sillage du « printemps arabe ». Ces frères avaient beaucoup plus d’accessibilité et des contacts avec les masses via les mosquées que les leaders politiques traditionnels. En effet, il était d’autant plus facile pour eux de développer des réseaux tous en desservant des discours virulents à l’encontre du gouvernement et sa philosophie de gestion des affaires de l’Etat. Profitant de la complicité sinon de la duplicité du ministre des affaires musulmanes Dr Hamud, qui fermaient les yeux sur ces discours critiquant ouvertement, en scandant la politique fait partie intégrante de la politique, le gouvernement. C’est dans ses prêches que les frères préparèrent les mentalités de leurs clients en exaltant la martyrologie et le sacrifice pour la cause qu’ils disent être « juste ».
Les frères prennent quelques mosquées en otage, en grand nombre, les Djiboutiens affluent ces mosquées car proposant des discours autre que ceux auxquelles ils ont l’habitude depuis l’indépendance. Surpris ! Les politiques se sont rendus bien tard du danger existentiel que ces prêcheurs qui remettaient en question les institutions et la légitimité de l’État. Deux solutions s’imposaient dont chacune possédaient ses propres impacts, soit les emprisonner et le gouvernement risquait de martyriser ces cheiks pouvant provoquer des révoltes dont les conséquences serait imprévisible. Soit attendre une occasion pour se débarrasser de leur menace existentielle vis-à-vis de l’État. La discorde consommée, elle ne conduirait surement les protagonistes qu’a l’affrontement. Toutefois, l’opposition traditionnelle en berne depuis les élections législatives de 2003, se tient à l’écart de ce bras de fer, attendant le moment opportun pour agir. C’est dans ce contexte que les acteurs se repartirent ainsi dans l’échiquier que le 18 février 2011 survient. Il est important de rappeler ici que la politique est un monde cruel ou chaque acteur décide en fonction des gains qu’il retire de ces décisions. Les frères ont manqué d’ingéniosité ce jour du 18 février 2011 le prouvera car l’opposition traditionnelle récupérera cette contestation sociale apolitique à son compte. Elle prendra à sa guise un travail de sensibilisation et dénonciation des frères dans toutes ses années de prêches et de contact directe avec les masses. Pour les nombreux naïfs étonnés de la dislocation soudaine de l’USN à quelques mois du scrutin présidentiel de 2016, il faudra comprendre que des le début les frères et l’opposition traditionnelle ont manqué d’unir leurs forces à cause de l’incompatibilité de leur projet de société. Pour les frères, il faut un renouveau pan islamiste et couper au bas les structures actuel de l’État qu’ils jugent obsolète, pour les seconds dont la plupart anciens caciques de l’État il faudrait une réorientation des politiques sans toucher au fondement de l’État. Ces événements du 18 février seront l’expérience qui poussera davantage les frères à officialiser leur volonté de participer à la vie politique afin d’en profiter pleinement de leur travail de proximité. D’ailleurs, l’État au motif d’organisation religieuse refuse sa légalisation, ce refus ne fait point reculer les frères, ils optèrent à présenter des candidats, en prévalant son potentiel de mobilisation, dans la liste de l’opposition traditionnelle. C’est cette circonstance qui avait en 2013 fait naitre l’USN. N’a-t-il pas été scandaleux lorsque nombres de nos compatriotes voulaient en portant atteinte à l’État par une « révolution » à la mode a cette période à confier les règnes du pays à une coalition électorale ou les membres constituaient par des partis aux horizons inconciliables ? L’histoire ne donne t-il pas raison aujourd’hui à ceux qui, malgré les problèmes ô combien palpable, sont restés fidèle à l’ordre constitutionnel ? Une remarque : Les bâtisseurs s’accordent à construire mais jamais à détruire. A défaut de tous projets commun à cette coalition, « tout sauf IOG » les rassemblaient. Et après ? Avaient-ils réfléchit en amont ? La réponse est Non !
A suivre…

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